On a souvent dit des artistes Henri Matisse et de Marc Chagall qu’ils sont des chantres de la couleur. Bien au-delà, ils sont de véritables conteurs de la joie de vivre.
Pour tous les deux, la révélation de la couleur comme expression de l’émotion créatrice se fait progressivement pour atteindre un apogée au milieu du 20è siècle.
Ici, l’atmosphère est encore assez austère. Pourtant il s’agit d’une fête à Vitebsk, ville natale de Chagall.
dans cette oeuvre de Matisse, la palette de couleurs est encore assez réduite et sobre mais la couleur commence à poindre, notamment à travers la fenêtre.
A partir de 1910, c’est la révélation pour Chagall. Il arrive à Paris et voit le travail des artistes « fauves », où les couleurs vives éclatent indépendamment de la ligne dessinée. De plus, en visitant Paris, Chagall est impressionné par la luminosité du paysage (« Paris est lumière » dira-t-il). Chagall voit les œuvres de Matisse qui le marquent fortement : « oui ! cette anarchie exaltante, ce panache ! »
Les voyages revêtent une importance cruciale pour les deux artistes : Chagall part pour Nice en 1926 ainsi que Matisse. Matisse voyage en Corse en 1898, à Saint-Tropez en 1904, à Collioure en 1905 et plus tard en Algérie et au Maroc. Ces voyages leur révèlent la lumière du Midi.
Ces deux natures mortes témoignent de l’évolution des peintres : la couleur, pleine de vitalité, structure la ligne.
Parfois la couleur se fait si intense et diffuse qu’elle pénètre dans les formes :
Le noir est également présent dans l’œuvre des deux artistes. Chargé de couleurs, il semble rediffuser la lumière comme un miroir.
Outre les intérieurs et natures mortes, les personnages dépeints par les artistes reflètent également la passion de la vie : rotondité et douceur des corps, tout en arabesques, visages souriants presque enfantins.
Les personnages de Chagall se rencontrent, par les jeux de mains, de regards ; ils s’enlacent. Les personnages de Matisse sont en revanche plutôt tournés vers eux-mêmes, se parlant de loin en un discours muet mais instinctivement compris :
Chez Matisse, une confrontation est ici palpable dans l’intensité des regards échangés.
La danse, la musique, mais aussi le cirque sont des thèmes chers aux deux artistes. Fascinés par le mouvement et le rythme, Matisse et Chagall n’ont eu de cesse de les transcrire en variations colorées et lignes sinueuses.
A travers leur art, Matisse et Chagall rêvent d’un monde idéal, empli de joie et d’amour. Le thème de l’Eden est clairement revendiqué par Chagall (il pratiquait d’ailleurs le hassidisme, un courant de la religion juive encourageant la communion entre les hommes par l’amour). Ainsi s’exprimait-il : « il n’y a dans notre vie qu’une seule couleur qui donne un sens à la vie et à l’art, la couleur de l’amour ». Et Matisse de préciser « l’amour n’est-il pas à l’origine de toute création ? ».
L’œuvre de Matisse et de Chagall est toute de spontanéïté et d’émerveillement, elle est comme le reflet du monde tel que le voit un enfant. A ce propos Matisse disait « il faut savoir garder cette fraicheur de l’enfance au contact des objets, préserver cette naïveté. Il faut être enfant toute sa vie tout en étant un homme ». Et Pierre Schneider dira de Chagall qu’il « n’était jamais sorti de l’enfance parce qu’il se nourrissait exclusivement de ses rêves […] Les anges ne vieillissent pas ».
J’aime beaucoup ces deux artistes, leurs univers…. Deux grands qui ont su toucher nos cœurs grâce à leur perception de la vie, de l’amour, du paradis perdu…
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Oui ça fait du bien de se rappeler comme la vie peut être belle !
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Oui, c’est vrai que ces univers colorés sont plaisants et respire le peps et la joie. Mais en pratique, j’aime beaucoup le premier, les autres bien moins!
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Il y a des jolies choses dans ce labyrinthe. Je repasserai m’y perdre. Ou non, tiens, je m’abonne. C’est où ? C’est où ? Ah. C’est là.
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Merci et belle découverte ! PS : il y a quelques monstres dans le labyrinthe !
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