Guillaume Apollinaire, Tristesse d’une étoile

« Une belle Minerve est l’enfant de ma tête
Une étoile de sang me couronne à jamais
La raison est au fond et le ciel au faîte
Du chef où dès longtemps Déesse tu t’armais


C’est pourquoi de mes maux ce n’était pas le pire
Ce trou presque mortel qui s’est étoilé
Mais le secret malheur qui nourrit mon délire
Est bien plus grand qu’aucune âme ait jamais celé


Et je porte avec moi cette ardente souffrance
Comme le ver luisant tient son corps enflammé
Comme au cœur du soldat il palpite la France
Et comme au cœur du lys le pollen parfumé »

Gerhard Richter, Constellation, 1970

Willem De Kooning – Peindre pour en découdre

Jackson Pollock, avec sa technique de l’action painting, n’est pas le seul peintre américain à avoir fait du geste et de l’action des éléments déterminants sa peinture. C’est aussi le cas du peintre Willem de Kooning (1904-1997).

Willem de Kooning, Abstraction, 1949-1950, Madrid, Musée Thyssen-Bornemisza

Willem de Kooning, Abstraction, 1949-1950, Madrid, Musée Thyssen-Bornemisza

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C’est l’été, que lisez-vous ?

Aujourd’hui, je vous propose un « C’est lundi que lisez-vous ? » spécial été ! Je vous rappelle le principe de ce rendez-vous organisé sur le blog de Galleane :

« Il vous suffit chaque lundi de répondre à ces trois questions :
Qu’ai-je lu la semaine passée ?
Que suis-je en train de lire en ce moment ?
Que vais-je lire ensuite ? »

Je termine la trilogie de Gabriel Katz, Le Puits des Mémoires. Les personnages attachants et l’intrigue aux multiples rebondissements font de cette série un moment de lecture très agréable.

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Umberto Boccioni – Le prisme de la ville moderne

Umberto Boccioni, Les forces d'une rue, 1911

Umberto Boccioni, Les forces d’une rue, 1911, Osaka City Museum of Modern Art

Dans la nuit, un tramway déboule parmi les passants et les fiacres réduits à des silhouettes ou des ombres.

Cette œuvre du peintre Umberto Boccioni est représentative du mouvement futuriste se développant en Italie au début du 20ème siècle.

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C’est lundi que lisez-vous #12

De retour pour le rendez-vous littéraire du lundi organisé par le blog de Galleane. Le principe est simple :

« Il vous suffit chaque lundi de répondre à ces trois questions :
Qu’ai-je lu la semaine passée ?
Que suis-je en train de lire en ce moment ?
Que vais-je lire ensuite ? »

La semaine passée, j’ai terminé La Zone du dehors d’Alain Damasio, que j’ai chroniqué ici, et Les Lions d’Al-Rassan, de Guy Gavriel Kay.

Ce roman a été une jolie découverte : dans une Espagne fantasmée du temps des califes, plusieurs royaumes s’affrontent pour la conquête du territoire et/ou le triomphe de leur foi. Les manœuvres politiques sont subtilement distillées tout au long du roman et ce n’est qu’à la fin que tout s’accélère (un peu trop à mon goût).

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C’est lundi que lisez-vous #11

De retour pour le rendez-vous littéraire du lundi organisé par le blog de Galleane. Le principe est simple :

« Il vous suffit chaque lundi de répondre à ces trois questions :
Qu’ai-je lu la semaine passée ?
Que suis-je en train de lire en ce moment ?
Que vais-je lire ensuite ? »


La semaine dernière, j’ai lu Le Cercle des poètes disparus de N.H. Kleinbaum.
L’intrigue : un jeune professeur de littérature révolutionne l’enseignement archaïque et castrateur d’un lycée de la haute société américaine. Grâce à lui, ses élèves s’épanouissent et se révèlent à eux-mêmes.
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Jules Verne et la notion d’exploit

En réponse à une suggestion de l’auteure Alpheratz – dont j’ai chroniqué le roman Requiem – je vous parle aujourd’hui du thème de l’exploit dans la littérature, à travers l’œuvre de Jules Verne.

Tout chez cet auteur tend en effet à célébrer l’exploit, tant scientifique, physique, que moral.

La prouesse scientifique est au cœur de nombre de romans de Jules Verne, à travers des inventions qui, bien souvent, seront réalisées au 20ème siècle.

Alphonse De Neuville, Edouard Riou, J'étais prêt à partir, Illustration de 20 000 lieues sous les mers, 1871

Alphonse De Neuville, Edouard Riou, J’étais prêt à partir, Illustration de 20 000 lieues sous les mers, 1871

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L’art du portrait : le visage en question #7

⇒ Lire les articles précédents : #1 ; #2 ; #3 ; #4 ; #5 ; #6

Le visible n’a de sens que si on en devine l’invisible. En effet, lorsque nous observons un objet, par exemple un cube, nous n’en voyons en réalité qu’une portion. Mais notre esprit a cette faculté particulière de reconstruire la partie manquante. La peinture ne peut imager toute l’infinité du non visible, mais elle nous en suggère la présence.

L’opacité, effet produit notamment grâce à l’usage de glacis, évoque la difficulté à voir tout en aiguisant notre désir de voir. En ce sens le voile est un procédé de séduction : il joue sur l’écart, l’esquive et l’allusion pour charmer le spectateur et faire travailler son imaginaire.

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