Aujourd’hui, je vous propose quelques réflexions sur le motif de la ruine architecturale.
Mélange inextricable d’organique et d’inorganique, la ruine exerce un grand pouvoir de fascination sur les artistes par son caractère dual. Ainsi, les oppositions entre formes géométriques construites et formes végétales fluides, entre couleurs verdoyantes et tons grisâtres sont très souvent mises en avant.
Par ailleurs, la ruine fait histoire.
Elle est en effet le reflet d’histoires superposées et décantées dans le temps.
Cependant, une fois photographiée, la ruine devient paradoxale. Cette métaphore de la temporalité devient justement figée. Ainsi, si l’on reprend le titre des séries de Matthias Haker, on pourrait dire que les artistes produisent de l’impermanence… permanente.
Une autre catégorie de ruines existe depuis l’époque romantique : la ruine imaginaire. Cette dernière touche bien souvent des monuments célèbres : le Louvre dans les toiles d’Hubert Robert, le capitole de Washington dans le film l’Age de Cristal…
Cette imagerie fait ici la catharsis de la déréliction de la civilisation. Tout en célébrant le pouvoir de la nature et du temps sur celui des réalisations humaines, ces œuvres montrent qu’une trace subsistera toujours de notre passage, aussi mystérieuse pour les générations futures soit-elle.
Pour en savoir plus :
http://www.marchandmeffre.com/
Cycle de conférences en ligne « Une histoire universelle des ruines » par Alain Schnapp
Article « Nature et fonctions des ruines dans la peinture occidentale » sur le blog Wodka