C’est l’été, le soleil illumine enfin notre quotidien. L’occasion de faire un petit tour des plus beaux horizons dorés de la peinture occidentale…

Robert Delaunay, Paysage au disque, 1906, Musée National d’Art Moderne, Paris
Énorme, le soleil de Delaunay domine et diffuse ses vagues de chaleur par pulsations, en de petits aplats colorés. L’éblouissement fait virer la lumière au violine, qui contamine le paysage (à la fois forêt, avec les pins sur la droite, et île paradisiaque, avec le sable et les plantes exotiques en bas).

Frantisek Kupka, Forme de jaune, 1911, collection particulière
Parallèlement au divisionnisme de Delaunay, Frantisek Kupka propose dans sa Forme Jaune une manifestation de la radiance et de l’énergie à relier aux préoccupations du futurisme et de l’orphisme de cette époque. Les traits, fins et ordonnés en rectangles juxtaposés, sont tissés de lumière grâce au mélange de somptueux jaunes relevés de bruns, vieux roses, pourpres et bleus.

Edvard Munch, Le soleil, 1910-1913, Munch Muset, Oslo
Cette segmentation des rais lumineux apparaît dans la production d’un autre artiste de la même période : Edvard Munch. Le soleil nordique irradie ici la baie d’un fjörd. L’utilisation de longues touches de couleur rectilignes et de cercles concentriques concourt à cet effet.

Joseph Mallord William Turner, Soleil couchant sur un lac, 1840, Tate Gallery
Oublions les soleils zénithaux pour (re)découvrir la subtilité des soleils couchants de Turner. Ici, l’astre déclinant n’en est que plus intense. Son rayonnement, diffus, contamine la totalité de la toile. Ciel et mer s’unissent en une même surface coruscante, animée de reliefs donnés par des empâtements de jaune et de rouge ocré. Ainsi, la toile s’anime, et laisse à entendre la fugacité d’un instant sublime.

Vincent Van Gogh, Champ de blé avec faucheur et soleil, 1889, Kröller Müller Museum, Otterlo
A l’inverse de ce soleil à la fois puissant et délicat, les œuvres d’un Van Gogh montrent un soleil brûlant, inondant le ciel et les champs de sa vivacité colorée. Dans l’aveuglement de midi, tout devient jaune, y compris le petit faucheur étonnamment à l’aise dans cette ambiance ardente.

Nicolas De Staël, Le soleil,1952, MUMA, Le Havre
Enfin le soleil de Nicolas De Staël est très pur, presque blanc. Immense, il envahit la toile resserrée et écrase les champs délimités par de larges aplats rectangulaires au bas de la toile. Toutefois, cette disproportion apparente sert la perspective en suggérant que la terre est vue de très loin, en plongée, alors que le soleil offre un second point de vue redressant notre regard de face. L’air vibre grâce au jaune profond qui nimbe le soleil, et dans lequel viennent se nicher deux silhouettes d’oiseaux donnant profondeur et mouvement à l’espace pictural.
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