« Quand on est chat on n’est pas vache
On ne regarde pas passer les trains
En mâchant des pâquerettes avec entrain
On reste derrière ses moustaches
(Quand on est chat, on est chat)
Quand on est chat on n’est pas chien
On ne lèche pas les vilains moches
Parce qu’ils ont du sucre plein les poches
On ne brûle pas d’amour pour son prochain
(Quand on est chat, on n’est pas chien)
On passe l’hiver sur le radiateur
A se chauffer doucement la fourrure
Au printemps on monte sur les toits
Pour faire taire les sales oiseaux
On est celui qui s’en va tout seul
Et pour qui tous les chemins se valent
(Quand on est chat, on est chat) »
Jacques Roubaud, Les animaux de tout le monde, Poème du chat, 1990
« Le chat ouvrit les yeux,
Le soleil y entra.
Le chat ferma les yeux,
Le soleil y resta.
Voilà pourquoi, le soir,
Quand le chat se réveille,
J’aperçois dans le noir
Deux morceaux de soleil. »
Maurice Carême, L’arlequin, 1972
« Panthère du foyer, tigre en miniature,
Tu me plais par ton vague et ton aménité,
Et je suis ton ami, car nulle créature
N’a compris mieux que toi ma sombre étrangeté,
Panthère du foyer, tigre en miniature »
Maurice Rollinat, Les Névroses, 1883