A l’image du labyrinthe, la spirale est un motif évocateur d’infini.
Toutefois, la progression de la spirale, loin d’être chaotique et confuse comme celle du labyrinthe, est linéaire et harmonieuse.
A l’image du labyrinthe, la spirale est un motif évocateur d’infini.
Toutefois, la progression de la spirale, loin d’être chaotique et confuse comme celle du labyrinthe, est linéaire et harmonieuse.
Dans la suite de mon article sur l’architecture futuriste, je vous présente aujourd’hui l’artiste René Bord (né en 1930).
Dessinateur dans un bureau d’études, il découvre la gravure au début des années 1960 et étudie à l’atelier ALMA de Lyon.
La maîtrise et la précision de son trait, héritages de son savoir-faire de dessinateur, viennent servir une vision mystico-futuriste de notre environnement.
Les architectures futuristes, depuis le début du 20ème siècle, affirment une tendance acharnée au vertical.
Et pour cause, la projection vers l’avenir ne se conçoit pas tant comme un élan vers l’avant (horizontal), que comme une expansion au-dessus et au-delà, c’est-à-dire proprement transcendante.
Les bâtiments du futur imaginés par les artistes, dessinateurs et architectes présentés ici témoignent par ailleurs de plusieurs points communs fondamentaux :
– La ville du futur est symbolisée par la tour/le temple. Haut lieu de concentration spirituelle, le temple convoque une part de mysticisme et enracine la ville nouvelle dans l’Histoire de l’Humanité, indissociable de ses lieux de culte et de vie sociale. Le temple prend tout naturellement la forme d’une tour, associée à l’effort d’élévation vers le divin.
François Garas, Temple à la pensée, dédié à Beethoven, visions du temple, clair de lune, 1897-1907, Paris, Musée d’Orsay
Mais cette tour peut aussi rappeler le mythe de Babel, où la frénésie d’élévation entraîne la ruine. Cette ruine du bâtiment est aussi ruine de l’unité humaine qui se construisait en parallèle, une unité dangereuse en ce sens qu’elle nivelait l’humanité sur une base pauvre : une seule langue, une seule tour. Après Babel, les hommes ressortent enrichis, possédant des centaines de langages différents. La chute de Babel n’est autre que la naissance des cultures.
– Inspirés par la naissance des gratte-ciel aux Etats-Unis à la fin du 19ème siècle, les visions modernistes de la ville n’en laissent pas moins une large place à la nature. Contrairement à certaines idées reçues, la ville du futur n’est pas uniquement un fantasme technologique nourri d’angles drus et de matériaux usinés. La forme rectangulaire ou pyramidale de certaines constructions évoque ainsi un élément naturel, la montagne.
Roc solide, elle est un fondement, un point de repère. Cette symbolique imprègne toutes les mythologies et religions du monde. Depuis les pyramides (égyptiennes, mayas…), l’Homme a donc recyclé cette forme dans ses constructions. En 1924, une œuvre de l’architecte Hugh Ferriss revendique tout naturellement cette analogie : Buildings like Mountains.
L’artiste Yang Yongliang détourne quant à lui la peinture de paysage chinoise traditionnelle dans ses figurations de villes tentaculaires. Mais à y regarder de plus près, les montagnes sont des amas de buildings, les arbres des entremêlements de grues de chantier…
– Enfin, l’architecture verticale implique une habile construction du vide. Les espaces sont ainsi structurés par les décrochements entre bâtiments, les ponts qui les relient tels des fils arachnéens, les pignons, cheminées et autres statues qui se détachent sur le néant.