Chants élégiaques – Le 5 mai (extrait)
Le soleil s’est caché sous de sombres nuages
un vent précurseur des orages
glisse dans l’horreur des forêts,
du peuplier et du tremble,
on voit s’agiter les sommets
la crainte et l’effroi rassemblent
les timides oiselets ;
Dans sa terreur inquiète
le loup cherchant une retraite
laisse en paix les jeunes agneaux
et dans sa crainte soudaine
le vautour vole dans la plaine
parmi les tendres tourtereaux.
De ces antiques châteaux
le vent ébranle le portique
et dans le clocher antique
vient agiter le beffroi ;
Tout se tait, et dans la nature
un sombre et triste murmure
remplit les coeurs d’effroi,
sur le ciprès qui dans les cieux s’élance
L’oiseau des nuits qui se balance
des sons lugubres de sa voix
fait au loin retentir les bois
la foudre gronde dans l’abyme
quelle est la nouvelle victime
qui descend au sombre séjour
quel est le mortel déplorable
que la Parque inévitable
vient de terminer les jours ?