Aujourd’hui je vous présente un petit essai de Sigmund Freud intitulé Un souvenir d’enfance de Léonard de Vinci.
Freud y présente sa thèse quant à un souvenir rapporté par le peintre : un vautour se serait posé sur le berceau de Léonard et lui aurait battu la bouche de sa queue.
Dans son étude, Freud s’intéresse à la vie sexuelle de Léonard, quasi inexistante, tournée en homosexualité platonique. Pour lui cette homosexualité vient d’un refoulement de la relation érotique à la mère qui s’établit dès l’enfance. La mère de Léonard, Caterina, délaissée par le père de Léonard, a probablement reporté son affection sur l’enfant.
A trois ou cinq ans Léonard est séparé de sa mère pour entrer dans la famille de son père où il trouve une seconde mère aimante, Dona Albertina. Il bénéficie également des soins d’une grand-mère. Pour Freud, le père de Léonard est à la fois rejeté par lui et inconsciemment imité : ainsi Léonard délaisse t-il ses œuvres une fois crées. Pour Freud, Léonard aurait laissé une grande partie de son œuvre artistique inachevée.
Le génie artistique de Léonard serait sublimation des instincts sexuels.
Selon Freud, le fantasme du vautour symbolise la mère trop aimante, donnant beaucoup de baisers. La queue du vautour entrant dans la bouche est la réminiscence du sein tété. L’homosexualité et sa manifestation métaphorique dans ce fantasme (succion du pénis) est donc une transposition de cet état de béatitude perdue de l’enfant tétant sa mère.
La silhouette du vautour se retrouve par ailleurs dans le drapé turquoise de Marie dans La Vierge, l’enfant Jésus et Sainte Anne.
Enfin le sourire mystérieux visible dans la Joconde puis dans toutes les œuvres suivantes est l’image du sourire de sa mère, tant regretté et que Léonard retrouve à l’âge adulte. C’est donc le sourire de la maternité heureuse.
La thèse de Freud est bien évidemment à prendre avec des pincettes, notre psychanalyste préféré envisageant tout élément sous le biais des frustrations sexuelles supposément vécues dans notre enfance. Cela dit, sa théorie a le mérite de souligner la complexité de la vie et de l’œuvre de Léonard !