De son recueil Car l’adieu, c’est la nuit, j’ai retenu d’Emily Dickinson une écriture à la fois délicate et syncopée, Inspirée – au sens religieux du terme – mais également funèbre.
Le motif de la Nature, à travers les figures de l’Abeille et des Oiseaux, revient souvent. Êtres légers, lumineux mais aussi mélancoliques, ils contrastent avec l’Appel parfois macabre à l’Au-delà que clame régulièrement Dickinson. Je mets volontairement des majuscules comme le fait la poétesse pour accentuer ses mots.
Je vous laisse apprécier son Verbe par ces quelques extraits :
Voilà – la terre – qui baigne le Couchant –
Voilà – les Rives de la Mer Ambre –
Où nait-elle – où déferle-t-elle –
C’est – le Mystère de l’Occident !
Nuit après Nuit
Son Pourpre négoce
Jonche le quai – de Balles Opales –
Des vaisseaux marchands – se balancent aux Horizons –
Plongent – et comme Loriots s’évanouissent !
*
Elle est comme la Lumière
Délice sans artifice –
Elle est comme l’Abeille –
Mélodie sans âge – à l’oreille
Elle est comme les Forêts –
Secrète – Comme la Brise –
Sans phrases – mais elle agite
Les Arbres les plus fiers –
Elle est comme le matin –
Parfaite – une fois accomplie –
Et que les Horloges Eternelles –
Carillonnent – Midi !
*
Il est une douleur – si absolue –
Qu’elle engloutit toute substance –
Puis voile l’Abîme d’une Transe –
Ainsi la Mémoire peut se mouvoir
A travers – autour – au-dessus –
Comme un Somnanbule –
Sans danger avance – là où l’oeil ouvert –
Os après Os – Le ferait choir –
Bon jour,
Merci pour cette découverte et ce partage 🙂
Max-Louis
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Au plaisir de vous proposer d’autres découvertes 🙂
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