Frantisek Kupka (1871-1957) a côtoyé de nombreux mouvements artistiques (fauvisme, cubisme, futurisme, orphisme, abstraction…) tout en gardant toujours un style particulier.
En effet, l’artiste conçoit l’ensemble de son art selon un principe musical. Il faut dire que le vocabulaire de la musique s’adapte remarquablement bien à la peinture. On parle ainsi sans cesse de « gamme chromatique », d’ « harmonie », de « rythme », de « mélodie », de « respiration », de « dissonance », et bien sûr de « composition ».
L’artiste qualifie quant à lui son œuvre de symorphie, équivalent plastique de la symphonie.
L’art lyrique de Kupka s’exprime à travers une recherche d’osmose des couleurs. Ces dernières vibrent, tantôt à l’unisson, tantôt discordantes. Inspirées de l’art du vitrail et distillées via le prisme de sphères emboîtées (à l’image du travail de Robert et Sonia Delaunay à la même période), elles sont parfois violentées par des aplats mats comme dans Accompagnement syncopé (staccato).
Les relations entre les formes abstraites sont elles-mêmes pensées en termes rythmiques : syncope des formes dans l’œuvre ci-dessus, glissements et alternances (à l’image de touches de piano) dans Violet et jaune, réminiscence.
Le jeu des transparences, des enchaînements de formes géométriques, et de la fusion des couleurs se retrouve également dans les œuvres figuratives de l’artiste.
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