Voilà un titre qui sonne comme un conte de fées, et en effet, Gustave Moreau (1826-1868) est un artiste aux dons très particuliers. D’une culture éclectique, son œuvre est complexe et fondatrice de la modernité du 20ème siècle.
Chez Moreau, la couleur est très libre, mais rationalisée par la ligne graphique qui la cloisonne et sculpte les moindres détails. Ceux-ci semblent tantôt brodés, tantôt ciselés (Moreau revendiquait l’influence de l’émail), notamment dans Le Triomphe d’Alexandre le Grand.
Dans ses aquarelles, Gustave Moreau laisse la couleur prendre son autonomie jusqu’à parfois se détacher de la forme. Cet enseignement influencera fortement Henri Matisse, élève de Gustave Moreau dans les années 1890, et de façon générale le courant du fauvisme.
Les personnages de Gustave Moreau ont l’esthétique longiligne et lascive du néo-classicisme (dont Ingres est le représentant). Moreau est sans cesse à la recherche de l’arabesque tout en s’inspirant des poses et silhouettes de la statuaire antique.
L’art de Moreau puise à bien des tendances du 19ème siècle : académisme, romantisme, symbolisme. Son goût pour les maîtres italiens (Raphaël, Michel-Ange, le Titien…) croise celui des miniatures indiennes et persanes, qui lui inspirent aussi bien des lignes sinueuses que des décors opulents et diaprés.
Les thèmes de Moreau sont aussi d’inspirations variées : mythologie gréco-romaine, Bible, bestiaire fantastique médiéval, œuvres romantiques…
Ses œuvres, tant graphiques que peintes, impressionnent par la délicatesse et la précision des motifs, la moire des couleurs, l’intensité émotionnelle qui habite les personnages.
Pour pouvoir les apprécier et prendre la mesure des grands formats peints, je vous conseille vivement la visite du Musée Gustave Moreau à Paris.
Pour aller plus loin :
Le site du Musée Gustave Moreau, qui contient une mine d’informations sur l’artiste.
Merci pour cette présentation de quelques toiles d’un artiste que j’aime beaucoup…
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