Après le Louvre, je vous propose une visite sélective du musée d’Orsay : mes pièces préférées, à aller admirer sur place bien sûr !
Commençons par ce très grand format de William Bouguereau, auquel j’ai déjà consacré un article : “Les sept péchés capitaux : la colère”. A relire par vice…
L’intimité revendiquée dans le titre de cette œuvre d’Eugène Carrière est merveilleusement rendue par le cadrage serré sur la famille enlacée. La touche flottante et brossée, donnant un aspect nébuleux à la scène, évoque la transcription du souvenir plutôt que l’observation directe.
Cézanne est un maître de la nature morte : le velouté des fruits charnus, le toucher soyeux du textile brodé, les plis lourds de la nappe blanche se conjuguent en un festival de sensations picturales. L’improbabilité de la structure (où repose la nature morte ? sur une table ? dans le vide au dessus du sofa ?), caractéristique de Cézanne, donne tout son charme à cette œuvre.
L’éclairage automnal de la clairière, la précision et la délicatesse du rendu du feuillage, la masse nuageuse aux sombres tons d’orage… l’oeuvre de Diaz de la Pena vibre de mélodie et de sensibilité.
L’oeuvre de Khnopff est littéralement habitée de vides, de silences, de drames sous-jacents. La respectable jeune femme portraiturée ici ne trahit-elle pas, par son manque d’expression même, une certaine détresse ? Au spectateur d’en juger…
Cette oeuvre de Millet étonne par ses couleurs contrastées et profondes. Le double arc-en-ciel renforce le caractère onirique du paysage, qui, de simple campagne, devient lieu de féérie.
Cette statuette en bronze, ivoire, or et turquoise illustre un sujet tiré de l’oeuvre de Gustave Flaubert, Salammbô. L’histoire se déroule au IIIè siècle avant J.-C., durant la guerre menée par Carthage contre des mercenaires révoltés. Mâthô, chef des soldats barbares, est amoureux de Salammbô, la fille de son ennemi carthaginois Hamilcar Barca. Théodore Rivière représente le moment où, massacré par le peuple, Mâthô expire aux pieds de sa belle en lui criant son amour. Face à lui, Salammbô reste de marbre. Son regard dédaigneux, sa plastique fine et sensuelle en font l’archétype de la femme fatale, thème de prédilection des peintres symbolistes dont fait partie Théodore Rivière.
Pour rendre la douceur et l’intimité du moment, Degas a choisi la technique du pastel. Il brosse ainsi avec légèreté la lumière sur le dos de son modèle. L’originalité du cadrage, ici rapproché et en plongée, est une des spécificités de Degas.
A propos de cette oeuvre, je vous invite pour terminer à relire mon article “Le futur sera vertical ou ne sera pas”.
Et vous, quelles sont vos pièces préférées ? N’hésitez pas à partager vos coups de cœur en commentaire.