Voici un livre atypique, dont l’expérience est difficile à conter, unique à vivre, indispensable pour nourrir son jardin intime…
Dès le début, l’autrice nous emporte dans un univers si tourbillonnant que nous en oublions qu’il a toujours été le nôtre.
Contrasté, le monde de Requiem fait se heurter une poésie et un lyrisme confinant parfois au mysticisme, à la cruauté et à la crudité des réalités actuelles : machinations politiques, dégradation de l’Humain et effritement de l’empathie, jusqu’à la résistance d’un langage décadent où le masculin écrase le féminin…
Or le merveilleux dans Requiem, c’est le “et si”… Cette question, cet espoir plus exactement, habite les personnages d’un bout à l’autre du livre : que se passerait-il si…
Et de là toute une réflexion sur le changement et sa difficulté à advenir. Des adolescents tentent de se rebeller contre l’ornière où dérive leur vie tandis que des politiciens abandonnent leurs espoirs d’une société plus morale et plus juste… Des idéalistes croisent le chemin de délinquants philosophes ; des êtres se parlent, s’écoutent mais ne s’entendent pas toujours…
Malgré les errances des personnages, malgré leurs échecs, enfin malgré son titre, Requiem se clôt sur une espérance : “et si”… le masculin ne l’emportait plus sur le féminin ?
Et si al s’agissait d’un commencement ?
*al : pronom générique de genre neutre inventé par l’autrice
Alpheratz, Requiem
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