Si vous ne savez que mettre au pied du sapin ce Noël, quelques suggestions de lectures magiques !
Et tout d’abord, un roman qui porte bien son nom : L’enchanteur, de René Barjavel. Si l’auteur reprend les éléments classiques de la geste arthurienne, centrés autour du personnage de Merlin, son humour et sa légèreté font ici toute la différence. Modernisant le mythe avec poésie, Barjavel fait ainsi intervenir un Diable rigolo, fulminant de ne pas avoir d’âme en enfer, et faisant construire la palais de Morgane avec des machines modernes, versus un Merlin tantôt mature tantôt enfantin, qui fait le don à Bénigne d’une réserve sans fin de boîtes de conserve !
Pour continuer sur une veine rafraîchissante, (re)découvrez donc Le magicien d’Oz, de Frank L. Baum ! Loin de s’adresser uniquement aux enfants, le récit est un voyage initiatique à l’issue duquel les personnages apprennent à voir ce qu’il y a de beau en eux. Au fur et à mesure de leurs pérégrinations et de leurs rencontres, Dorothée et ses amis découvrent peu à peu leurs qualités : le bucheron en fer blanc n’a pas de cœur et pourtant il s’émeut d’un rien, le lion oublie sa poltronnerie dès que ses amis sont en danger, l’épouvantail à la cervelle de paille regorge d’idées ! Par ailleurs ce petit roman regorge de surprises : le peuple des mulots, les champs de coquelicots somnifères, les hommes de porcelaine, la méchante sorcière qui fond sous l’eau…
Un autre récit ayant marqué de nombreuses enfances, notamment par ses adaptations télévisées : L’histoire sans fin, de Michael Ende. Le livre est assez différent des films, même si le début est le même : Bastian Balthasar Bux subtilise un livre chez un antiquaire et le lit dans le grenier de l’école… si passionnément qu’il est happé dans l’histoire !
Bastian parcourt alors le monde de Fantasia et crée des histoires qui deviennent réalité. Pour sauver la reine mourante, il lui doit ainsi lui donner un nom.
Le livre est une très belle métaphore du pouvoir créateur de l’imaginaire.
Michael Ende écrit que nous avons oublié le chemin qui mène à Fantasia. Or ce sont les livres et les histoires (et plus exactement le fait de les vivre, d’y croire le temps d’une lecture) qui fait exister ce monde. Chacun est à même de forger sa propre histoire en explorant son imaginaire et en le développant via la lecture : c’est ainsi que naît pour chacun une histoire sans fin.
Enfin pour retourner dans les étoiles, l’incontournable Petit Prince d’Antoine de Saint-Exupéry est de mise ! Ce petit ouvrage rayonne de philosophie et de mélancolie : descendu des étoiles où il a rencontré des personnages vains et absurdes (le businessman, le buveur, l’allumeur), le Petit Prince rencontre un serpent et un renard. Mutuellement ils « s’apprivoisent ». C’est la première étape pour se rendre « familier » à l’autre, pour commencer à l’aimer, mais aussi à souffrir de cet amour, comme lui apprendra le renard.
Ce sage animal révèle aussi au Petit Prince que l’on ne voit bien qu’avec le cœur, et que ce qui fait la valeur de la vie nous est souvent invisible. Pour le Petit Prince, c’est l’entretien de sa rose et les couchers de soleils, pour l’aviateur ce sera le souvenir du rire du petit prince qui lui reviendra en mémoire chaque fois qu’il lève la tête vers les étoiles…
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